Une brève psychologie de l’anxiété

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(1) 27/04/2014 11:25h
Psychologie de l'anxiété

L’anxiété est l’un de symptômes les plus communs vu par les psychologues à Madrid –––et partout dans le monde, d’ailleurs––, suivie de la dépression. Elle a la fonction fondamentale d’alerter l’individu d’un danger émotionnel et peut apparaître dans un vaste tableau de circonstances différentes. Elle est souvent accompagnée de symptômes physiologiques tels que tachycardie, transpiration, tension musculaire et insomnie.
 
Il est important de ne pas confondre l’anxiété avec un diagnostic en soi car l’anxiété n’est que la manifestation de quelque chose de beaucoup plus complexe. L’anxiété est l’équivalent émotionnel de la fièvre physique : avoir une fièvre peut être un symptôme d’un rhume tout simple, d’une infection ou d’un cancer, ou de toute une série de choses différentes. De la même manière, souffrir d’anxiété peut être dû à une situation d’examen banal, mais aussi à des doutes obsessionnels, ou même à une schizophrénie. Par conséquent, quand un patient souffre d’anxiété, il est important de prendre en compte la situation totale de sa vie afin de créer une hypothèse de ce qui pourrait être en train de provoquer l’anxiété avant d’arriver à un diagnostic.
 
Une ou deux anxiétés ?
 
Il est intéressant de noter que, au début de 20ème siècle, le créateur de la psychanalyse et une des ses pionnières ––Freud, et ensuite Klein–– postulèrent, chacun à sa manière, deux types d’anxiété différentes. L’idée initiale de Freud sur l’anxiété fut qu’elle était l’expression d’un excès de tension libidinale inconsciente non déchargée ; plus tard il en vint à penser que c’était un signal d’un danger émotionnel inconscient. Quand à Klein, elle commença à penser l’anxiété comme l’expression de la peur d’anéantissement, d’être blessé d’une manière ou d’une autre ; plus tard elle conçut un autre type d’anxiété qui est lié à la peur de perdre quelqu’un ou quelque chose d’important.
 
Environ une centaine d’années après, des neuroscientifiques tels que Panksepp et Yovell ont découvert qu’il existe, effectivement, deux systèmes distincts d’anxiété dans le cerveau qui ont des neuroanatomies différentes, et sont régulés par des neurotransmetteurs différents et réagissent donc à des médicaments psychotropes différents. Ils fonctionnent comme des systèmes d’alerte de dangers dissemblables et il est intéressant d’observer que le système lié à la peur d’être blessé est plus ancien sur l’échelle évolutive que le système lié à la peur de perdre quelqu’un ou quelque chose.

Différence entre l’anxiété et la peur
 
D’un point de vue purement neurobiologique il n’est pas facile de différencier entre l’anxiété et la peur. Toutefois, d’un point de vue psychologique il est cliniquement utile de les différencier au long de l’axe de la connaissance, ou non connaissance, du danger. La peur est le résultat de la perception d’un danger connu, l’anxiété est le résultat de la perception d’un danger fantasmatique inconscient. On a peur de tomber d’une falaise parce qu’il y a là un vrai danger, mais on peut être anxieux dans des situations sociales où il n’y a aucun « vrai » danger. Il existe, bien entendu, des chevauchements entre les deux, mais l‘anxiété est fondamentalement la sensation de peur dans une situation objectivement non dangereuse, ou bien moins dangereuse de ce que l’on croit.

Pour illustrer ceci, développons l'exemple simplifié que l’on vient de mentionner : le cas commun de l’anxiété dans les situations sociales. Sauf si l’on est dans un environnement clairement hostile, il n’y a, en principe, aucun danger observable dans les situations sociales. Mais un individu peut se sentir anxieux –– pourquoi ? L’anxiété se présente parce que, parallèlement à l’interaction « réelle » qui se produit physiquement, il y a une autre, occulte celle-là, qui a lieu dans l’esprit de la personne où ce qui arrive dans la réalité extérieure déclenche un scénario inconscient dangereux où quelque chose de complètement différent est en train de se produire. Donc, ce qui de l’extérieur peut être simplement perçu comme rencontrer quelqu’un, pourrait être vécu à l’intérieur (et inconsciemment) comme une pression écrasante d’être à la hauteur des attentes énormes de l’autre personne, bien qu’en réalité l’autre personne n’exerce aucune pression, et naturellement elle n’a pas, non plus, des attentes si hautes. Cela n’est, évidemment, qu’un des nombreux scénarios internes qui peuvent produire de l’anxiété dans les situations sociales –– la liste est longue et complexe.

L’expression de l’anxiété couvre toute la gamme qu’il y a entre l’anxiété localisée à des situations ou à certains objets, telles que les phobies, jusqu’à la sensation chronique d’anxiété généralisée. L’anxiété localisée entraîne, en général, un comportement appelé "évitant" qui limite la liberté de l’individu d’évoluer dans sa vie. L’anxiété chronique est une source considérable de souffrance pour ceux qui la ressentent et elle est indicatrice d’une situation de danger intérieur constant et fondamental dont la personne n’est pas consciente. Pour utiliser une métaphore architecturale, l’anxiété localisée est comme si une poutre ou une porte à l’intérieur d’une maison étaient branlantes ; l’anxiété chronique généralisée, en revanche, est comme si les fondations de la maison n’étaient pas stables, le danger est beaucoup plus grand. 

Quelques conséquences de l’anxiété
 
L’anxiété a aussi la malheureuse tendance à nous faire agir de telle manière que nous terminons par la perpétuer et nous l’empirons. Il n’est pas rare que, en essayant de nous débarrasser de l’anxiété rapidement ––en évitant des situations anxiogènes ; en la déchargeant par moyen de sexe, de travail ou d’exercice compulsif ; en s’auto-médicamentant avec de l’alcool, des drogues, de la nourriture, etcetera–– nous réduisons ainsi notre capacité à supporter un certain degré de tension interne. Cela nous fait entrer, à notre insu, dans un cycle générateur d’anxiété, ou même dans une vie basée sur l’évitement de l’anxiété qui, paradoxalement, nous rend plus vulnérables et plus anxieux de ce que l’on était quand on a commencé à essayer d'éloigner l’anxiété. Il est intéressant de noter, à ce sujet (et cela sera la matière d’un futur article) qu’avoir un accès constant à des situations de gratification instantanée, telles que celles que nous offre la technologie, a tendance à augmenter le niveau général d’anxiété. 

Traitement de l'anxiété
 
Le traitement psychanalytique de l’anxiété est semblable à celui de tout autre symptôme : on doit arriver à une compréhension profonde des scénarios inconscients perçus comme dangereux, suivre les traces de leurs origines, découvrir pourquoi ils continuent à se manifester, et les amener à la conscience émotionnelle chaque fois qu’ils apparaissent en séance pour qu’ils puissent être perlaborés et lentement désamorcés.

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Psychologue à Madrid

Commentaires sur cet article (1)

Emilie Bourret

16/03/2017 07:36h

Jai bcp aimé je suis anxieux et qui pour ce treinsformer trs facilement en peur La peur nous joue souvent des trous si ce nest pas contrlée nous pouvons tombé une crise de panique. Et en perdre consience... Pour moi jutilise bcp mais outils dans mon coffre. Pour reprendre ma respiration inspiré pas le nez et relcher par la bouche Je prends le temps de me consentrer et tout redevien petit par petit a retrouvé mo calme

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