Archives du mois Mai 2015

Questions sur la psychanalyse : complexe d’Œdipe et masochisme

Questions sur la psychanalyse

Une lectrice de la Revista de la Asociación Psicoanalítica de Madrid a posé une série de questions pertinentes au sujet de l’article « Les strates de l’être ». Comme elles pourraient être utiles pour les personnes qui s’intéressent à la psychanalyse, voici les questions et les réponses.
 
Questions :
 
Je souhaiterais en savoir plus sur l’Œdipe et le masochisme, des sujets que vous traitez dans votre article. Ci-dessous, je transcrirai les paragraphes où vous vous référez à ces sujets, et ensuite je formulerai mes questions concrètes.
 
Page 86 :« …(S. Freud) ouvre la voie grâce à sa conception d’un inconscient pulsionnel tel un monde inconnu peuplé des forces de la sexualité, de l’agressivité, du narcissisme et de ses idéaux, des deuils et du grand organisateur relationnel, l’Oedipe. Il est régi par des principes qui échappent à la logique, et qui seront sévèrement frustrés par la réalité ».
 

  • À quoi faites-vous référence avec « le grand organisateur relationnel, l’Œdipe » ? Pourriez-vous développer davantage ?
  • J’ai aussi une autre question… quand vous dîtes « et qui seront sévèrement frustrés par la réalité »… premièrement, je suis frappée par le mot sévèrement… et deuxièmement, cette frustration se réfère-t-elle à un stade du développement humain, ou à la vie en général ?

  
Page 92 : « Je crois qu’en partie, ceci est possible à mesure que le patient intègre une expérience de confiance dans laquelle la souffrance psychique n’est plus seulement un désagrément gratuit, ni non plus la jouissance érotique des masochistes, pour s’imposer comme un facteur qui, au moyen de la tolérance et l’élaboration, permet d’être qui l’on est ».
 
Je souhaiterais en savoir plus sur la jouissance érotique des masochistes. Dans la page 90 vous expliquez l’hypothèse de Freud sur le masochisme primaire…
 

  • Qu’est-ce que le bon objet ?
  • Comment identifie-t-on un masochiste ? Est-ce quelqu’un qui érotise la douleur parce que son appareil psychique n’a pas une grande tolérance à la souffrance ?
  • S’il en est ainsi, pourriez-vous me donner un exemple concret?

  
Réponses :

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(1) 25/05/2015 12:07h Psychanalyse à Madrid, Psychanalyse internationale, Psychanalyste à Madrid

Psychanalyse du fanatisme : conférence à Madrid

Fanatisme-Psychanalyse

Introduction au fonctionnement mental fanatique 
 
Conférence dans le Cercle des Beaux-arts, Madrid, le 8 avril 2015
 
 
Définition
 
Le fanatisme est une croyance ou un comportement qui implique une passion et un zèle outrés, en particulier pour des causes religieuses, politiques ou idéologiques. Il repose sur des normes très strictes sans aucune tolérance pour les idées ou opinions contraires. Le fanatique est convaincu de détenir la vérité et exècre tout autre point de vue. Cela dit, rappelons que nous avons tous besoin de certaines croyances et convictions pour fonctionner dans le monde, bien qu’elles ne soient pas nécessairement rationnelles. Nous sommes également tous susceptibles d’adopter un comportement quelque peu fanatique lorsque nos croyances sont remises en question.
 
Étymologie du terme
 
Le terme fanatique trouve son origine étymologique dans le mot latin « fanum », le temple romain qui accueillait les oracles. Ce temple célébrait le culte de la déesse « Bellone », une figure de la mythologie romaine. Déesse de la guerre, elle en incarnait davantage les horreurs que ses aspects héroïques.
 
Les devins qui interprétaient les présages et les prêtres de la déesse, inspirés par l’au-delà, entraient dans un délire religieux extatique marqué par de furieuses contorsions et des automutilations, armés d’épées et de haches, pour laisser couler leur sang. Ces devins étaient appelés les « fanatici ». « Fanum », le lieu de la prophétie, partage la même racine que « vates », le prophète. Le culte de « Bellone », plus tard assimilé à celui de Cybèle, était le culte de la guerre et du sol de la patrie. Dévot à un dieu, le « fanaticus » parle en son nom, avec son autorité.
 
Il faut noter qu’à ses origines, le terme « fanaticus » n’avait pas de connotations péjoratives, les « fanatici », frénétiquement agités et transportés par une fureur religieuse, étaient les vecteurs de la volonté divine et du destin. Mais plus tard, cette même excitation et l’incohérence de leur discours a inquiété le christianisme et ils ont été peu à peu assimilés au paganisme, aux mahométans et aussi à certaines branches du christianisme.
 
Deux types de fanatiques
 
Notre collègue Manuel Martínez ayant certainement abordé ce thème en détail le mois dernier, je serai bref. Nous pouvons distinguer le fanatique originel, fanatisant, du fanatique induit. Le premier a l’autorité pour autoriser ses troupes (les fanatiques induits) à vaincre les inhibitions imposées par leur conscience morale. L’hitlérisme en est un exemple net, parmi d’autres. Des personnes sont amenées à agir d’une façon qu’elles n’auraient pas cautionnée dans d’autres circonstances.
 
La structure mentale du fanatique originel, fanatisant, est plus complexe et plus sinueuse que celle de ses partisans. Les fanatiques induits peuvent être des conformistes à qui le fanatisant permet d’exprimer leurs peurs ou leurs blessures, sans culpabilité. Ils recherchent la sécurité en s’associant à une figure toute-puissante, mais cette sécurité finira par s’effondrer tant le cercle d’ennemis ne cesse de croître dans un système paranoïaque qui finit par les vaincre. Le fanatisant est un personnage doté d’une personnalité immense, envahissante, il a tendance à tout ramener à lui, il est obsédé par le pouvoir et proche du délire. Le fanatique induit cherche plutôt à se fondre au groupe, à perdre son individualité et à se convertir en un rouage supplémentaire du mécanisme.

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(0) 18/05/2015 11:54h Psychanalyse à Madrid, Psychanalyse internationale, Psychanalyste à Madrid