Questions sur la psychanalyse : complexe d’Œdipe et masochisme

Une lectrice de la Revista de la Asociación Psicoanalítica de Madrid a posé une série de questions pertinentes au sujet de l’article « Les strates de l’être ». Comme elles pourraient être utiles pour les personnes qui s’intéressent à la psychanalyse, voici les questions et les réponses.
Questions :
Je souhaiterais en savoir plus sur l’Œdipe et le masochisme, des sujets que vous traitez dans votre article. Ci-dessous, je transcrirai les paragraphes où vous vous référez à ces sujets, et ensuite je formulerai mes questions concrètes.
Page 86 :« …(S. Freud) ouvre la voie grâce à sa conception d’un inconscient pulsionnel tel un monde inconnu peuplé des forces de la sexualité, de l’agressivité, du narcissisme et de ses idéaux, des deuils et du grand organisateur relationnel, l’Oedipe. Il est régi par des principes qui échappent à la logique, et qui seront sévèrement frustrés par la réalité ».
- À quoi faites-vous référence avec « le grand organisateur relationnel, l’Œdipe » ? Pourriez-vous développer davantage ?
- J’ai aussi une autre question… quand vous dîtes « et qui seront sévèrement frustrés par la réalité »… premièrement, je suis frappée par le mot sévèrement… et deuxièmement, cette frustration se réfère-t-elle à un stade du développement humain, ou à la vie en général ?
Page 92 : « Je crois qu’en partie, ceci est possible à mesure que le patient intègre une expérience de confiance dans laquelle la souffrance psychique n’est plus seulement un désagrément gratuit, ni non plus la jouissance érotique des masochistes, pour s’imposer comme un facteur qui, au moyen de la tolérance et l’élaboration, permet d’être qui l’on est ».
Je souhaiterais en savoir plus sur la jouissance érotique des masochistes. Dans la page 90 vous expliquez l’hypothèse de Freud sur le masochisme primaire…
- Qu’est-ce que le bon objet ?
- Comment identifie-t-on un masochiste ? Est-ce quelqu’un qui érotise la douleur parce que son appareil psychique n’a pas une grande tolérance à la souffrance ?
- S’il en est ainsi, pourriez-vous me donner un exemple concret?
Réponses :
L’on considère l’Œdipe le grand organisateur relationnel parce qu’il structure les rapports d’amour, de haine, de rivalité, de jalousie, du désir sexuel et d’identification entre les membres d’une famille (et au-delà de la famille aussi) pour l’enfant.
Chaque membre de la famille acquiert de multiples rôles pour l’enfant, dont les valences sont différentes, face auxquelles il devra se situer. Nous pourrions dire que l’Œdipe pose les règles d’un jeu (complexe) et ce jeu organise les rapports entre chacun des participants.
La frustration sévère de la réalité se réfère aux grands renoncements que la réalité impose aux désirs oedipiens de omnipotence. Avec oedipiens nous nous référons aux désirs incestueux et parricides, et avec omnipotence nous nous référons au désir d’être tout-puissant, de pouvoir tout contrôler, et être le centre de tout.
La frustration est sévère parce qu’elle implique perdre quelque chose de très important. Cela a lieu principalement pendant l’enfance, bien que plus tard la réalité imposera d’autres frustrations au long de la vie. Nous pouvons observer la sévérité de la frustration dans les réactions des enfants aux interdits paternels (toutefois cela dépend beaucoup de comment ces interdits sont implémentés) et aussi au cours des analyses lorsque les patients sentent la douleur, parfois très forte, de certains renoncements.
En ce qui concerne le masochisme, je prendrai vos questions une par une :
- Le bon objet est la personne qui s’occupe de l’enfant, qui lui offre des expériences de satisfaction justes, stables et constantes. Plus tard, les personnes avec qui l’adulte a de bonnes expériences seront associées au bon objet primaire.
- Freud identifia trois types de masochisme : le masochisme érogène, le masochisme moral et le masochisme féminin. Le masochisme érogène s’identifie par le plaisir sexuel que le masochiste dérive de la douleur physique ; il est considéré une perversion sexuelle que lorsque cela est une condition sine qua non de la jouissance sexuelle. Le masochisme moral s’identifie par le besoin inconscient de se faire du mal, de se saborder, de se punir dans des différentes situations de la vie. Le masochisme féminin se réfère au fait que le masochiste a tendance à se mettre dans une position féminine-passive face à ce qui lui fait du mal.
- La douleur peut s’érotiser pour plusieurs raisons ; une d’elles peut être, effectivement, parce que l’appareil psychique n’arrive pas a tolérer la souffrance et la transforme en quelque chose d’excitant-plaisant en l’érotisant. Cela peut arriver à plusieurs niveaux différents. Freud postule le masochisme originaire pour essayer d’expliquer comment l’enfant arrive à supporter des frustrations précoces. Cela est une hypothèse sur la première enfance et elle est difficile à observer ; néanmoins, nous pouvons observer clairement plus tard dans le développement du sujet comment certaines situations peuvent être érotisées masochistement pour qu’elles soient plus tolérables. Un exemple très clair se trouve dans certaines situations de maltraitance où, au lieu d’être la victime impuissante de la violence de l’autre, la situation peut s’érotiser masochistement, transformant la douleur en plaisir et donnant ainsi une sensation de maitrise de la situation.
Commentaires sur cet article (1)
belli
10/06/2016 16:20h
Bonjour ma demande n est pas en lien direct avec l article ... mais j ai une question a poser a savoir le fils de mon amie dort parfois avec sa m