Entretien avec un psychanalyste

Entretien avec un psychanalyste

Roger Misès est un psychiatre et psychanalyste qui a participé de façon importante au développement de la pédopsychiatrie en France au XXe siècle, surtout au niveau des soins institutionnels.
 
Fort reconnu en France, il a été une grande influence sur de nombreux psychiatres-psychanalystes espagnols qui sont allés en France et en Suisse pour se former, cette spécialité n’existant pas en Espagne à l’époque. Cette formation leur a permis de fonder la pédopsychiatrie espagnole qui est, maintenant, solidement établie et représentée par des écoles telles que SEPYPNA et AECPNA à Madrid.
 
Cet entretien avec Misès traverse tout son parcours, depuis le début de sa formation jusqu’au réaménagements institutionnels qu’il entreprit, en passant par ses apports à la nosographie et les traitements multidimensionnels nécessaires pour aborder efficacement certaines pathologies avant considérés comme incurables.
 
Il récusa toute explication simpliste des troubles psychologiques de l’enfance et critiqua fortement les approches qui ne prennent en compte que les comportements visibles de l’enfant ; sous le même comportement peuvent exister des troubles différents qui demandent des traitements différenciés.
 
Son esprit anti-réductionniste et ses efforts d’intégrer les domaines de la psychanalyse, la neurobiologie, la psychopharmacologie et les sciences cognitives sont un exemple qui a inspiré les générations suivantes.
 
 
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(0) 17/09/2014 14:35h Psychanalyse internationale

Une brève psychologie de l’estime de soi

Psychologie de l'estime de soi

Qu’est-ce que l’estime de soi ?
 
L’estime de soi n’est qu’un mot technique pour parler de ce que l’on appelle habituellement l’amour-propre. Si nous l’examinons, nous verrons que l’estime de soi émane de la capacité de s’apprécier à sa juste valeur, de savoir identifier ses points forts et ses points faibles, et de pouvoir être raisonnablement fier de ceux-là à et tolérant de ceux-ci.  Par conséquent, cela implique pouvoir aimer ce que l’on est vraiment, de façon stable.
 
L’estime de soi découle, également, de la possibilité d’atteindre ses objectifs, à condition qu’ils soient possibles et motivants, et non pas impossibles et écrasants. Pour pouvoir se sentir bien avec soi-même l’écart entre ce que l’on est et ce que l’on voudrait être doit être stimulant, pas infranchissable.  De là viennent les phrases telles que « où mettre la barre » ou bien « être à la hauteur ». Si la barre est trop haute, elle n’est qu’une source de frustration constante, si elle est trop basse c’est l’ennui qui prend le dessus.
 
Quand l’estime de soi est endommagée, le sujet ne peut pas s’accepter, et n’arrive pas à s’aimer tel qu’il est. Il tendra aussi à porter un jugement très sévère sur lui-même, ce qui rabaissera d’autant plus son estime de soi, d’où résultera le cercle vicieux dans lequel se trouvent beaucoup de personnes qui souffrent de ce genre de troubles.
 
Quelles sont les sources de l’estime de soi ?
 
L’estime de soi a quatre sources différentes qui se succèdent dans le développement et qui s’imbriquent intimement une fois que la personne a atteint l’âge adulte.
 
La première source est la plus incertaine de tous car nous n’avons pas les moyens de la vérifier empiriquement ; néanmoins, elle est hypothétisée à partir de l’observation des fantasmes les plus primitifs chez des patients adultes. Nous considérons que chez tout petit bébé il existe une étape d’autosatisfaction et de complétude absolues où, pour le dire en des termes simples, le bébé est parfaitement content de lui-même et se trouve immergé dans une béatitude indifférenciée dont il se sent le centre et le créateur. Cet état ne peut pas se maintenir, évidemment, sans la participation très active d’une figure principale de soins qui fournit un contexte suffisamment satisfaisant pour le bébé, mais il ne s’en rende pas tout à fait compte. 

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(0) 03/09/2014 15:41h Psychologue à Madrid

La psychanalyse dans la langue

La psychanalyse dans la langue

Depuis la création de la psychanalyse, sa términologie s'est fermement installée dans notre language.
 
Des mots comme lapsus, complexe d'Oedipe, trait de caractère, libido, complexe d'infériorité, sublimation, et même l'anxiété (dans son sens moderne) viennent tous de la psychanalyse.
 
Simon Thomas a écrit un excellent article en anglais sur le sujet qui a été traduit au français par Bérengère Viennot pour Slate.fr. Vous y trouverez, également, plusieurs exemples de lapsus faits par des hommes et des femmes politiques français.
 
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(0) 29/04/2014 10:25h Psychanalyse internationale

Une brève psychologie de l’anxiété

Psychologie de l'anxiété

L’anxiété est l’un de symptômes les plus communs vu par les psychologues à Madrid –––et partout dans le monde, d’ailleurs––, suivie de la dépression. Elle a la fonction fondamentale d’alerter l’individu d’un danger émotionnel et peut apparaître dans un vaste tableau de circonstances différentes. Elle est souvent accompagnée de symptômes physiologiques tels que tachycardie, transpiration, tension musculaire et insomnie.
 
Il est important de ne pas confondre l’anxiété avec un diagnostic en soi car l’anxiété n’est que la manifestation de quelque chose de beaucoup plus complexe. L’anxiété est l’équivalent émotionnel de la fièvre physique : avoir une fièvre peut être un symptôme d’un rhume tout simple, d’une infection ou d’un cancer, ou de toute une série de choses différentes. De la même manière, souffrir d’anxiété peut être dû à une situation d’examen banal, mais aussi à des doutes obsessionnels, ou même à une schizophrénie. Par conséquent, quand un patient souffre d’anxiété, il est important de prendre en compte la situation totale de sa vie afin de créer une hypothèse de ce qui pourrait être en train de provoquer l’anxiété avant d’arriver à un diagnostic.
 
Une ou deux anxiétés ?
 
Il est intéressant de noter que, au début de 20ème siècle, le créateur de la psychanalyse et une des ses pionnières ––Freud, et ensuite Klein–– postulèrent, chacun à sa manière, deux types d’anxiété différentes. L’idée initiale de Freud sur l’anxiété fut qu’elle était l’expression d’un excès de tension libidinale inconsciente non déchargée ; plus tard il en vint à penser que c’était un signal d’un danger émotionnel inconscient. Quand à Klein, elle commença à penser l’anxiété comme l’expression de la peur d’anéantissement, d’être blessé d’une manière ou d’une autre ; plus tard elle conçut un autre type d’anxiété qui est lié à la peur de perdre quelqu’un ou quelque chose d’important.
 
Environ une centaine d’années après, des neuroscientifiques tels que Panksepp et Yovell ont découvert qu’il existe, effectivement, deux systèmes distincts d’anxiété dans le cerveau qui ont des neuroanatomies différentes, et sont régulés par des neurotransmetteurs différents et réagissent donc à des médicaments psychotropes différents. Ils fonctionnent comme des systèmes d’alerte de dangers dissemblables et il est intéressant d’observer que le système lié à la peur d’être blessé est plus ancien sur l’échelle évolutive que le système lié à la peur de perdre quelqu’un ou quelque chose.

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(1) 27/04/2014 11:25h Psychologue à Madrid

Comment guérit une psychanalyse ? Un apport des neurosciences

Comment guérit une psychanalyse ? Un apport des neurosciences

Il existe de nombreux facteurs thérapeutiques généraux, communs à toutes les écoles de psychothérapie, qui sont très connus : l’empathie du psychothérapeute, son authentique désir d’aider, le fait pour le patient d’être accepté tel qu’il est, d’être écouté attentivement, la régularité dans le contact avec une autre personne, etcetera.
 
Il en existe beaucoup d’autres, spécifiques à la psychanalyse ; les uns, familiers depuis longtemps, les autres, toujours insuffisamment éclaircis, que nous étudions pour mieux les cerner. Dernièrement, nous nous approchons d’une meilleure compréhension d’un de ces facteurs thérapeutiques.
 
Parfois, les apports d’une autre discipline, comme les neurosciences, par exemple, nous permettent de trouver un parallélisme cérébral à une théorie psychanalytique de l’action thérapeutique qui a été maintes fois observée cliniquement, et avait été abondamment élaborée, mais dont les soubassements cérébraux demeuraient toujours mystérieux. Ceci est le cas de ce qui se présente pendant la reconsolidation de la mémoire, et spécifiquement des souvenirs traumatiques inconscients en ce qui concerne la psychanalyse. La première intuition de la reconsolidation de la mémoire fut de Freud en 1896 dans une lettre à Fliess. Les recherches neuroscientifiques commencèrent dans les années 60 et furent développées à partir de 2000 par Nader et al. Récemment Alberini (2013) a publié un livre sur le sujet.
 
Les thèses psychanalytiques
 
Commençons, alors, par les thèses psychanalytiques. Nous savons que nous avons tous la tendance à répéter dans le présent les modèles de comportement et les vécus que nous avons appris inconsciemment au sein des relations importantes de l’enfance et qui ont laissé des traces dans notre mémoire implicite. Ceci se manifeste toute la vie durant dans notre manière d’entrer en relation avec les autres, aussi bien positivement que négativement. Or, il existe une différence essentielle entre la forme de répétition des modèles de comportement positifs et négatifs inconscients.

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(0) 20/04/2014 12:13h Psychanalyse internationale

La curiosité et l’ignorance dans la psychanalyse

La curiosité et ignorance en psychanalyse

Toute démarche scientifique, ainsi que celle de tous les petits enfants qui découvrent le monde, commence dans l’ignorance et procède par la curiosité. Quelque chose est inconnu et cela suscite une attention, un désir de savoir, de comprendre. Il en est de même dans la psychanalyse.
 
Le départ

Au début d’une psychanalyse tout est ignoré, tout est à découvrir : tel qu’un vaste continent couvert de forêts épaisses, de rivières, de quelques déserts aussi, l’inconscient attend d’être cartographié. Le psychanalyste et le patient ne savent pas ce qui les attend et l’expérience montre que, en général, à mesure qu’ils entrent dans ce continent, ils s’aperçoivent que leur ignorance est plus grande qu’ils ne soupçonnaient. Cela arrive aussi dans la plupart des recherches scientifiques ; dès que l’on commence à creuser un sujet, on se rend compte de toute sa complexité (ce qui, d’ailleurs, fait la richesse de la science, et aussi de l’esprit humain). L’amplitude de l’ignorance peut être décourageante au début, mais il faut pouvoir la tolérer au long d’un processus de découverte, car souvent les trouvailles sont importantes.
 
Quelques écueils
 
Toutefois, nous rendre compte que nous ignorons quelque chose d’important, spécialement quand cela nous concerne directement, provoque, en règle générale, trois réactions différentes : a) la peur – quelles conséquences cela aura-t-il ? ; b) le mépris – je me sens tellement en défaut par rapport à cela que je m’en moque pour m’en défendre ; c) ou la curiosité – cela pourrait être intéressant... Or, la règle fondamentale de l’analyse, dire tout ce qui passe par l’esprit et le corps, implique que tôt ou tard apparaîtront dans la conscience du patient des pensées, des images ou des émotions surprenantes et parfois troublantes, dont il ignore le sens et la provenance. Et, notre tendance à tous, face a quelque chose de troublant en nous, est d’essayer de continuer à l’ignorer, de le re-bannir aux territoires sombres de l’inconnu et de faire comme si cela n’avait pas existé. Le risque de trop céder à cette tendance est de renforcer la répétition stérile des mêmes difficultés puisque rien de nouveau n'est apporté à la solution du problème.

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(0) 31/03/2014 09:25h Psychanalyste à Madrid

Qu’est-ce qu’un diagnostic psychologique ?

Qu'est-ce qu'un diagnostic psychologique

Le diagnostic psychologique est souvent confondu avec le diagnostic médical d’une affection organique, donc nous commencerons par les différencier afin d’avoir une vision plus claire du sujet.

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(2) 17/03/2014 13:53h Psychologue à Madrid

Que faut-il pour être un bon psychanalyste ?

Qu faut-il pour être un bon psychanalyste ?

 
Quelqu’un demanda à Anna Freud, la fille de Sigmund Freud, que fallait-il pour être un bon psychanalyste. Elle donna la réponse suivante :
 
« La réponse est relativement simple. Si l’on veut être un vrai psychanalyste, on doit aimer la vérité, la scientifique et la personnelle, et l’on doit placer cette appréciation de la vérité au-dessus du mal-être qu’elle produit en reconnaissant des choses désagréables, soit chez soi-même, soit à l’extérieur.
 
De plus, je crois que le psychanalyste doit avoir des intérêts au-delà du champ médical… il doit s’intéresser à la sociologie, à la religion, à l’histoire, à la littérature… sans quoi sa vision et sa compréhension du patient serait incomplètes. Tels sont les vrais éléments requis que les instituts devraient demander à leurs candidats. Être un grand lecteur et se familiariser avec la littérature de nombreux pays et de leurs cultures. Dans les grandes figures littéraires, nous trouvons des personnes avec autant de connaissance de la nature humaine, si ce n’est plus, que celle que le psychiatre et le sociologue croient avoir. »

(0) 25/01/2014 07:45h Psychanalyse à Madrid

L’éthique de la psychanalyse

L'éthique de la psychanalyse

Il y a trois éthiques différentes qui concernent la psychanalyse : l’éthique de la psychanalyse en tant que discipline scientifique, l’éthique de la psychanalyse clinique avec les patients, et l’éthique de la psychanalyse en tant que profession.

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(0) 15/01/2014 20:23h Psychanalyse à Madrid

Quels types de psychologues existe-t-il ?

Quels types de psychologues existe-t-il ?

La psychologie est, principalement, une science dédiée à l’étude des processus mentaux tels que l’attention, la mémoire, la perception et la cognition.
 
Sur cette base, il existe trois grandes branches de la psychologie : la psychologie expérimentale, la psychologie industrielle et la psychologie clinique.

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(1) 30/12/2013 16:08h Psychologue à Madrid