L’éthique de la psychanalyse

Précédent Suivant
(0) 15/01/2014 20:23h
L'éthique de la psychanalyse

Il y a trois éthiques différentes qui concernent la psychanalyse : l’éthique de la psychanalyse en tant que discipline scientifique, l’éthique de la psychanalyse clinique avec les patients, et l’éthique de la psychanalyse en tant que profession.

L’éthique de la psychanalyse en tant que discipline scientifique

La psychanalyse est, avant tout, engagée dans la recherche de la vérité de ce qui se passe dans l’inconscient ––bien que cette vérité puisse paraître inacceptable pour la raison ou la conscience–– et elle démontre comment cette vérité inconsciente a des effets très importants sur les émotions, pensées et actes conscients.

Un des accomplissements majeurs de Freud fut d’avoir eu l’audace de faire face à, et décrire, les contenus inconscients, et affronter les conséquences que cela avait sur notre idée de nous-mêmes comme individus et comme espèce humaine. La psychanalyse considère que découvrir la vérité interne des êtres humains, faire face courageusement à ce qui se passe à l’intérieur, est la connaissance la plus libératrice qu’il existe car elle permet au patient de savoir ce qui arrive réellement et, à partir de cette connaissance de sa vie interne, être plus connecté à la réalité et moins proie des illusions.

Cela dit, il est important de mentionner que cette vérité interne, recherchée par la psychanalyse, ne correspond pas nécessairement à la vérité matérielle historique et ne doit pas être confondue avec elle.

L’éthique de la psychanalyse clinique

La psychanalyse clinique se caractérise par un respect absolu de la singularité de l’individu et elle fuit quelconque forme d’influence ou critique des valeurs, convictions religieuses, idées politiques, philosophie personnelle, préférences sexuelles, etc. du patient. Aussi, les psychanalystes n’émettent aucune opinion personnelle sur ces questions. 

L’écoute du psychanalyste est dépourvue de tout jugement ou censure de ce que le patient peut dire, d’abord parce que ce n’est pas la place du psychanalyste d’être juge de quoi que ce soit et, ensuite, parce que cela entraverait la recherche de la vérité interne. Ce qui intéresse dans un processus psychanalytique c’est de connaître la vérité, quelle qu’elle soit, et non de la juger.

De même, la psychanalyse clinique a comme objectif de développer au maximum l’autonomie du patient, sa capacité de prendre des décisions librement selon ses propres critères. Afin de protéger l’autonomie du patient, les psychanalystes évitent soigneusement de diriger les patients dans quelconque direction. Cela est parfois difficile pour certains patients qui cherchent un guide qui leur dit ce qu’ils doivent faire mais, si le psychanalyste leur dit ce qu’ils doivent faire, il les traite comme des enfants sans un critère propre, et incapables de se former une opinion. En conséquence, les psychanalystes essayent toujours d’encourager les patients à penser pour eux-mêmes et à savoir pourquoi ils pensent ce qu’ils pensent.

La psychanalyse clinique considère que ce qui offre les meilleures garanties d’un bien-être raisonnable, c’est de se connaître à fond et d’avoir l’autonomie suffisante pour pouvoir prendre des décisions bénéfiques.

L’éthique de la psychanalyse en tant que profession

La psychanalyse en tant que profession a toute une liste de responsabilités éthiques. Pour ne pas trop nous étendre, nous ne parlerons que de quatre.

Offrir l’aide la plus ajustée possible à ceux qui la demandent, avec la plus grande rigueur et responsabilité professionnelle. Chaque patient requiert une adaptation individualisée de la théorie et la technique psychanalytiques, et plus le psychanalyste dispose de ressources mentales, mieux il peut y parvenir. Cela implique de se former à fond, se maintenir au fait des développements actuels, débattre régulièrement avec des collègues, ainsi qu’avoir une connaissance ample de la culture et de la société en général.

La confidentialité de l’identité et de ce que dit le patient doit être absolue. Afin de pouvoir améliorer la connaissance de la profession en général, ainsi que leur pratique privée, il est nécessaire que les psychanalystes puissent présenter le matériel clinique et leurs hypothèses afin qu’ils soient débattues et fassent avancer l’efficacité clinique de la discipline. Aussi, quand un matériel clinique est présenté a des collègues, il est indispensable que cela soit fait de manière que la personne dont on parle soit totalement méconnaissable et qu’il n’y ait aucun indice qui puisse l’identifier.

La psychanalyse a aussi la responsabilité sociale de partager ce qu’elle sait sur le fonctionnement émotionnel des êtres humains. Si de nombreux domaines de la vie s’accélèrent en occident grâce aux progrès technologiques, il est des temps humains qu’il faut respecter : le temps d’élever des enfants, le temps de l’apprentissage, le temps de l’élaboration de la souffrance psychique et d’ainsi pouvoir la résoudre de manière durable et profonde. Tout ne peut pas s’accélérer dans la vie d’un être humain sans préjudice à sa santé.

Finalement, la psychanalyse a démontré depuis longtemps que la différence entre ce qui s’appelle les « troubles mentaux » et la « normalité » n’est qu’une question de degré, et personne ne devrait être discriminé pour cela. Des personnes complètement « saines » et des personnes complètement « malades » n’existent pas (sauf quelques pathologies très graves où la prédisposition héréditaire de la maladie mentale est très élevée). Dans chaque personne il existe le potentiel de souffrir beaucoup émotionnellement, de même que la possibilité de se rétablir et profiter de la vie.

Précédent Suivant
Psychanalyse à Madrid

Commentaires sur cet article (0)

Faîtes vos commentaires sur cet article.

Tous les champs sont obligatoires. Les commentaires seront révisés avant leur publication. Votre email ne sera utilisée que pour vous signaler l'état de vos commentaires, en aucun cas elle ne sera publiée ni communiquée à des tiers. Balises XHTML autorisées: <strong>, <em>, <a>

Code de sécurité, saisissez le texte affiché dans l'image.